Photographie de paysage, point d’ancrage. Alors aujourd’hui, quelle est notre thématique ? Qu’allons-nous aborder ? Nous allons traiter d’un sujet crucial, car nous avons déjà discuté de tous les paramètres de l’appareil photo, de ses réglages pour capturer des paysages lorsque l’on débute.
Il est maintenant temps d’aborder la composition de nos photos, c’est-à-dire, comment les structurer ? Leur agencement ? Bien sûr, nous serons quelque peu contraints par les conditions environnementales. Nous devrons répondre aux exigences dictées par l’architecture du lieu que nous souhaitons immortaliser.
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Premier plan en photographie de paysage
Cependant, cette contrainte peut être gérée en se déplaçant, en étant mobile sur le terrain. Même si la composition peut sembler complexe, il existe des règles de base qu’il est essentiel d’appliquer pour faciliter la compréhension visuelle, pour assurer le confort visuel du spectateur.
Rien n’est plus désolant qu’une photo dépourvue de point d’ancrage, où le regard du spectateur erre, s’ennuie. Soyons honnêtes à ce sujet. Le spectateur va rapidement perdre tout intérêt pour votre photo. Si rien ne le retient, rien ne l’attire.
C’est pourquoi il est crucial de comprendre qu’il faut construire notre photo autour d’un point d’ancrage, un élément spécifique sur l’image où le regard du spectateur sera irrésistiblement attiré, peut-être même le point d’entrée dans la photo. Pas nécessairement, mais au moins un élément qui, au cours de son exploration de notre image, le captivera, le retiendra. En gros, ce sera, ni plus ni moins, le sujet principal de la photo, car c’est lui qui attire l’œil du spectateur, qui retient son attention.
Qu’est-ce qu’un point d’ancrage en composition photographique de paysage ?
Alors voilà, c’est extrêmement crucial, car si votre photo manque de ce point d’ancrage, l’image risque de paraître fade, vide, et votre spectateur sera déçu, passant rapidement à autre chose.
Maintenant, à quoi peut ressembler ce point d’ancrage ? Eh bien, cela peut prendre diverses formes, être représenté par n’importe quel élément sur votre image, du plus commun au plus singulier. Cela peut être des édifices, des structures architecturales, une perspective saisissante, voire des éléments végétaux tels que des arbres, un champ, notamment en automne avec un arbre aux couleurs distinctes des autres. Des rochers peuvent également jouer ce rôle, car tout dépend de la forme, de la couleur, de la texture. Tout élément visuel peut constituer un point d’ancrage, même un être vivant présent dans votre scène, qu’il s’agisse d’un animal dans un champ, du bétail, une vache, un cheval, ou tout autre sujet.
Utiliser une échelle humaine pour vos photos de paysage
Il est également possible d’intégrer une personne dans un paysage, ce qui peut apporter, je dirais, une dimension particulière à la photo. Cela me rappelle une expérience lors de la Formation Photo Paysage numéro 11, lorsque j’étais aux États-Unis, à Dead Horse Point. Un soir, j’ai pris une photo, que vous retrouverez dans la Formation Photo Paysage numéro 11. Quelques personnes se sont retrouvées dans mon cadre, sur la scène que je photographiais. Je ne les avais pas spécifiquement invitées ; elles étaient simplement présentes sur le belvédère proche. Comme il était en soirée, les gens s’étaient installés pour observer le coucher de soleil, tandis que je prenais ma photo, bien que mon cadre ne cadrât pas directement le coucher de soleil. Ma position était légèrement en retrait de trois quarts par rapport au soleil, capturant ce promontoire du belvédère avec toute la vue panoramique de Dead Horse Point.
Si vous êtes intéressé, je vous recommande vivement de consulter la page de la Formation numéro 11. À ce moment-là, vous comprendrez mieux ce dont je parle. Cela sera bien plus éloquent. Dans cette situation, j’ai capturé ces personnages, ces silhouettes. Il y avait deux ou trois personnes, si ma mémoire est bonne, situées en haut à gauche du promontoire. Parmi elles, une personne seule, vêtue entièrement de noir, les mains dans les poches et portant une capuche, contemplait le paysage et le coucher de soleil. Car, effectivement, cet endroit est véritablement grandiose, d’une ampleur abyssale, pourrait-on dire. Dead Horse Point est un gigantesque abîme, un lieu vraiment imposant, intimidant, voire stressant en raison de son énormité. Lorsqu’on se trouve là-bas, on a l’impression d’être plongé dans un film d’Héroïque Fantasy, tant ces paysages sont incroyables. C’est uniquement là-bas que l’on peut contempler de tels panoramas.
Ajouter de l’intérêt avec des détails dans vos photos de paysage
La présence humaine est précisément ce qui crée un point d’ancrage dans l’image, mais ce n’est pas un élément immédiatement perceptible à première vue, c’est ce qui rend cette situation particulière. C’est pourquoi lorsque je mentionnais que votre point d’ancrage ne doit pas nécessairement être immédiatement visible à l’œil nu dès que l’on regarde votre photo. En l’occurrence, ce n’est pas un point d’ancrage qui saute immédiatement aux yeux. Il s’agit plutôt d’un point d’ancrage qui guide le regard alors que l’image présente plusieurs éléments en premier plan, tels qu’un arbuste agité par le vent. Le regard du spectateur va progresser au-dessus de ces éléments pour finalement tomber sur ces personnages. Cela crée une dynamique qui permet au spectateur de se raconter une histoire en observant ces personnages. C’est un aspect crucial à prendre en compte, il est donc toujours important de chercher à définir un point d’ancrage dans vos photos, quelque chose qui attire le regard du spectateur, autour duquel son attention va se centrer.
Positionnement du point d’ancrage dans la composition
En ce qui concerne la construction de votre composition, vous pourriez vous demander : « Que dois-je faire avec ce point d’ancrage ? Dois-je le garder centré ou devrais-je le déplacer pour suivre la règle des tiers ? » Autrement dit, décaler légèrement ce point d’ancrage vers la gauche ou la droite. Cette décision dépendra de votre paysage, de votre ressenti et de ce que vous souhaitez exprimer. Si vous estimez que l’élément principal de votre image doit rester au centre, car il y a des éléments à gauche et à droite que vous souhaitez intégrer dans la composition, laissez-le au centre. Si vous pensez que vous pouvez le déplacer sans nuire à la composition globale de votre image, alors faites-le selon votre jugement. Cependant, j’aimerais vous donner un conseil : envisagez de le centrer, puis de le placer au tiers gauche et au tiers droit. Prenez plusieurs photos avec différents cadrages pour explorer ces options.
Prenez le temps de la réflexion pour recadrer ensuite
Il y a toujours une grande différence entre ce que l’on perçoit sur le terrain à l’œil nu et ce que l’on voit à travers l’appareil photo. Lors de la prise de vue, notre perspective diffère de celle que l’on a devant l’ordinateur lorsqu’on examine l’image plus tard. Avec le recul, après un laps de temps, le regard se pose différemment. Nous ne sommes plus dans l’effervescence du moment et nous abordons la scène avec une vision plus posée, plus critique. Nous pouvons ainsi prendre du recul et évaluer les choses plus sereinement, ce qui peut être plus judicieux et efficace, surtout si vous avez pris 3 ou 4 photos avec des compositions différentes. Vous pourrez évaluer de manière plus calme et peut-être plus pertinente. Si, en revanche, vous vous êtes contenté de prendre une seule photo avec une seule composition, vous pourriez ressentir de la frustration en vous disant : « Si j’avais su, j’aurais pu essayer à gauche plutôt qu’à droite, ou garder mon sujet principal centré mais décalé vers la gauche ou la droite. » Il est donc important d’éviter les regrets. Avec l’avantage de la photographie numérique, n’hésitez pas à explorer différentes versions, cela vous permettra de faire votre choix plus sereinement par la suite. Voilà, les amis.